Heydar Dorzadeh, vit avec la paraplégie

Réfugié politique, Heydar Dorzadeh vit à Bâle. Il est né en 1966 en Iran, dans la région du Baloutchistan. L’État iranien oppresse et persécute les Baloutches. Lorsqu’il était jeune, Dorzadeh a participé à des manifestations contre le régime iranien. En plus de profondes lacérations, il a subi une grave blessure à la colonne vertébrale, qui l’a rendu paraplégique.

Reporter sans barrières : Nathalie Anderegg

Titelbild - Heydar Dorzadeh
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Pour Dorzadeh, le plus important pour la participation à la société et son autodétermination en tant que paraplégique est l’accessibilité des lieux publics. Il souligne :

Les barrières ne se limitent pas à me barrer l’accès en fauteuil roulant. Elles sont également dangereuses ! 

Dorzadeh en parle en connaissance de cause : il y a quelques années, il est resté bloqué avec son fauteuil roulant sur le bord d’un trottoir non accessible. Le fauteuil roulant s’est bloqué, son occupant est tombé dans la rue et il a subi une fracture compliquée du tibia.
La santé mentale des personnes handicapées est un sujet qui lui tient à cœur :

« De nombreuses personnes handicapées comme moi se sentent très mal mentalement, en vieillissant. Elles se trouvent isolées et deviennent dépressives. »

Heureusement, Dorzadeh (57 ans) dispose lui-même d’une force intérieure – il ne sait même pas d’où – qui lui permet de continuer d’une manière ou d’une autre, sans désespérer, confie-t-il en guise de conclusion.

Depuis le Pakistan, Dorzadeh a demandé l’asile au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui le lui a accordé en 1990. Il a été accueilli en Suisse et subi de nombreuses opérations au centre des paraplégiques de Bâle. Dorzadeh a dû y rester allongé sur le ventre pendant deux ans pour que les plaies de son dos guérissent.

Il a ensuite tenté de suivre une formation, mais celle-ci lui a été refusée et il en souffre encore aujourd’hui :

À l’époque, j’étais totalement isolé et ne connaissais pas mes droits. J’ai donc renoncé à mon rêve de formation.

Toujours est-il que la vie continue. Soutenu financièrement par l’AI, Dorzadeh a travaillé pendant douze ans comme bénévole au centre de conseil pour les demandeurs d’asile à Bâle. Depuis des années, il est aussi actif politiquement. Il gère un blog contre le régime iranien et pour les droits humains en Iran, en particulier pour les droits des Baloutches. Il est en outre membre d’un parti baloutchi en exil et se rend à ses manifestations à travers toute l’Europe, voire une fois à New York.

Son histoire lui a appris ceci :

« La situation des personnes handicapées qui ont fui leur pays est très difficile. Les services de conseil pour les réfugiés ne connaissent pas les handicaps, et les services de conseil pour handicapés ne comprennent pas la procédure d’asile. Personne ne peut nous conseiller de manière compétente », estime-t-il.

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