Je fais tout mon possible pour que mes enfants ne remarquent pas que nous sommes pauvres. Malgré tout, je dois parfois leur dire que cela ne suffit pas. Par exemple, quand ils choisissent des souliers qui coûtent 50 francs. Dans notre temps libre, nous sommes très actifs, mais je limite les dépenses au minimum.

Je ne peux pas me permettre d’aller régulièrement à la piscine. Par contre, quand on y va, c’est un moment spécial pour mes filles.

Lorsqu’elles voient des photos d’autres pays ou aimeraient prendre l’avion pour partir en vacances, je les fais patienter. Nous allons aussi en vacances, mais d’une manière un peu différente. Chaque mois, je mets 100 francs de côté. Parce que les fins de mois sont serrées, j’en ai souvent besoin quand-même. Du coup, les vacances, pour nous, c’est : aller au cinéma ou nous rendre dans un parc accrobranche.

Le Secours d’hiver nous soutient pour que ma fille puisse prendre des leçons d’équitation. J’ai à cœur de permettre ce hobby, même si, pour obtenir cette aide, je dois déposer chaque année une pile de documents. Et ajouter 200 francs.

Ce que je ne comprends pas, c’est que des réductions pour seniors et étudiants sont prévues dans le cadre de nombreux événements, mais pas pour les personnes qui touchent l’aide sociale. Pour moi, en tant que mère célibataire, cela ferait une grande différence. J’ai l’impression d’être enfermée dans une cage. 

Série de portraits complète

Die vielen Gesichter der Armut | Tagesanzeiger
(en allemand: Contenu de l'abonnement)

Disclaimer

Le portrait de Lara a été publié initialement dans « das Magazin », numéro 24/12.

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