Jamais je n’aurais pensé travailler un jour dans une banque. Je suis très mauvaise en math, carrément nulle. Pourtant, pendant un stage en psychiatrie, j’ai commencé à assumer des tâches administratives, et j’ai remarqué que cela me plaisait. En fait, c’est le genre de choses que je fais depuis toute petite : mes parents ont fui la Syrie en 2009 et sont arrivés en Suisse sans parler un mot d’allemand. De mon côté, j’ai très vite appris la langue et commencé à gérer les questions administratives à la maison.

À onze ans, je remplissais les formulaires de candidature pour trouver un appartement. Notre recherche a duré quatre ans. Comme nous étions alors dépendants de l’aide sociale, nous ne recevions que des réponses négatives. Le plus triste, c’est que mes parents ne comprenaient même pas le contenu de ces lettres.

Le seul mot qu’ils connaissaient, c’était ‘malheureusement’.

Chaque fois qu’ils trouvaient une lettre, ils disaient : ‘on a de nouveau reçu un malheureusement.’

Même si maintenant nous avons un bel appartement et une voiture, les factures des impôts ou des primes ébranlent à chaque fois le budget familial. Pour couvrir les frais, je paie avec mon salaire d’apprentie la moitié des primes pour toute la famille.

Série de portraits complète

Die vielen Gesichter der Armut | Tagesanzeiger
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Disclaimer

Le portrait de Vian a été publié initialement dans « das Magazin », numéro 24/12.

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