La CDAS souhaite renforcer la politique de l’enfance et de la jeunesse dans les cantons
Aujourd’hui, les directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) se sont penchés sur la question de l’orientation future de la politique de l’enfance et de la jeunesse dans les cantons. Ils souhaitent mettre l’accent sur ce domaine au cours des prochaines années et ont confié à cet effet des mandats au Secrétariat général de la CDAS. En outre, ils ont reçu un manifeste sur l’application de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées.
La CDAS accorde une importance particulière à la politique de l’enfance et de la jeunesse, sachant que celle-ci permet d’investir dans la prochaine génération. Elle souhaite mettre l’accent sur ce domaine au niveau intercantonal, d’où la volonté d’en faire le thème principal de son Assemblée annuelle 2023. Afin de permettre aux cantons de dessiner les contours de leur future politique dans le domaine de l’enfance et de la jeunesse et de l’adapter aux évolutions récentes, la CDAS a procédé à un bilan et à une analyse de la situation actuelle.
L’état des lieux montre qu’à ce jour 11 cantons disposent d’une loi globale sur l’enfance et la jeunesse ou d’une loi partielle relative à la promotion ou à la protection des enfants et des jeunes. De plus, certains cantons mettent la priorité sur des thématiques spécifiques, tels que l’encouragement précoce ou la participation. La CDAS estime toutefois qu’il reste encore beaucoup à faire. Par exemple, le nombre de jeunes souffrant de troubles psychiques a augmenté pendant la pandémie et ne semble pas diminuer. Cela signifie que les cantons doivent réfléchir à leur offre stationnaire et ambulatoire dans une logique de collaboration entre les domaines de la santé et du social et l’adapter, le cas échéant, afin d’apporter un soutien adéquat aux jeunes en difficultés. Une prévention efficace devrait également être mise en place afin d’éviter autant que possible les situations critiques.
Participation exigée pour l’application de la CDPH
Outre les enfants et les jeunes, les personnes en situation de handicap étaient également au centre de l’intérêt lors de l’Assemblée annuelle. Fin mars, la CDAS avait invité des personnes en situation de handicap à participer à un sommet inclusif, où elles ont formulé leurs demandes aux cantons dans un manifeste. Ce dernier comprend la mise en œuvre de la CDPH dans les cantons, l’accessibilité dans tous les domaines de la vie ainsi que l’implication active et permanente de personnes handicapées dans l’esprit d’une participation sans restriction. Trois représentants ont donc remis officiellement aujourd’hui le manifeste en question aux directrices et directeurs des affaires sociales. La présidente de la CDAS, Nathalie Barthoulot, a reçu le manifeste sous forme de pétition : « Nous allons analyser ce manifeste et examiner dans les semaines à venir les activités nécessaires supplémentaires que pourraient soutenir la CDAS », a promis la ministre jurassienne, tout en précisant que la politique en faveur des personnes handicapées constitue déjà un point central des activités de la CDAS.
Domaine de l’asile : la situation tendue préoccupe les cantons
Les directrices et directeurs des affaires sociales ont une nouvelle fois échangé leurs points de vue sur la situation actuelle dans le domaine de l’asile ainsi que sur les défis à venir en matière d’hébergement et d’encadrement des personnes du domaine de l’asile. La Confédération et les cantons partent du principe que le nombre de demandes d’asile augmentera encore une fois au début de l’été. Pour l’instant, la situation est encore relativement calme. Toutefois, l’enquête hebdomadaire de la CDAS sur les capacités d’accueil montre qu’à terme de nombreux cantons craignent de ne plus pouvoir accueillir les personnes qui leur sont attribuées.
L’hébergement de requérants d’asile mineurs non accompagnés (MNA) dans des centres spécifiques ainsi que l’encadrement intensif prévu par les recommandations de la CDAS s’avèrent particulièrement difficiles. En effet, les cantons ont toujours plus de peine à recruter du personnel suffisamment qualifié à cet effet. Un groupe de travail placé sous l’égide de la CDAS va maintenant se consacrer à la question de savoir comment les MNA peuvent être pris en charge de manière adéquate durant cette période exigeante, de manière à ce que la protection de l’enfant reste garantie.
Compte tenu des défis qui s’annoncent, la CDAS salue les efforts de la Confédération pour créer des structures collectives temporaires supplémentaires. En revanche, les directrices et directeurs des affaires sociales présents ont réaffirmé que la nouvelle loi sur l’asile, qui règle clairement la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons, ne fournit aucune base justifiant un co-financement des cantons aux centres de la Confédération. Une collaboration constructive avec la Confédération reste un objectif prioritaire.