Faire connaître l’Aide aux victimes : campagne en ligne centrée sur les personnes âgées
Afin de mieux informer les personnes victimes de violence sur les offres de l’Aide aux victimes en Suisse, la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) lance une campagne en ligne avec le soutien financier du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG). Diffusée sur deux canaux : les réseaux sociaux (Facebook) et la publicité sur Internet, cette campagne fait partie intégrante du Plan d’action national pour la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.
En Suisse, plus de 300 000 personnes de plus de 60 ans sont victimes de violence chaque année. Elles ou leurs proches ne font que rarement recours aux offres d’aide existantes, car la violence envers les personnes âgées reste un tabou. En 2022, lors de consultations avec des victimes, seules environ 4,2 % d’entre elles avaient plus de 64 ans. Sur un total de 46 542 consultations, l’âge de la victime ou du proche était supérieur à 64 ans dans 1947 cas. En ce qui concerne l’indemnisation et la réparation morale, cette catégorie d’âge était également fortement sous-représentée par rapport à la part qu’elle représente dans la population totale, où elle est environ quatre fois plus importante. Les raisons en sont multiples, notamment la honte, le manque de connaissances sur les ressources d’aide, la dépendance vis-à-vis d’autres personnes (famille, personnel soignant, curateurs, etc.) ou la peur des conséquences.
La campagne s’adresse à deux groupes cibles : d’une part, les personnes directement concernées par la violence à partir de l’âge de 60 ans environ et, d’autre part, leurs proches âgés de 45 ans et plus. Chez les personnes directement concernées, il s’agit de renforcer la conscience que la violence envers les personnes âgées n’est pas acceptable ainsi que de les encourager à chercher de l’aide et à contacter l’aide aux victimes. Quant aux proches des victimes, la campagne entend les rendre attentifs à l’importance de leur rôle de soutien. Elle encourage à être vigilant, à reconnaître les signes de violence et à demander de l’aide auprès des services d’aide aux victimes.
Chacun de nous peut être exposé à la violence. Il est du devoir de l’ensemble de la société d’y mettre un frein. Si vous en êtes victime, ou l’un de vos proches, voisin, patient ou collègue, ou si vous êtes témoin d’une situation difficile, agissez !
Aide aux victimes en Suisse
L’aide aux victimes s’adresse à toutes les personnes atteintes dans leur intégrité physique, psychologique ou sexuelle à la suite d’un délit commis en Suisse. Des centres de consultation LAVI existent dans toute la Suisse. Ils informent les victimes ainsi que leurs proches sur leurs droits, les aident à surmonter ce qui est arrivé et les orientent vers d’autres offres de soutien. L’aide aux victimes peut prendre en charge les conséquences financières de l’infraction. Les victimes et leurs proches peuvent en outre obtenir une réparation pour la souffrance morale subie.
Unis pour une vieillesse sans violence
La campagne poursuit et complète les précédentes campagnes réalisées sous le label « Unis pour une vieillesse sans violence ».
Au printemps 2023, la Prévention Suisse de la Criminalité (PSC), l’Aide aux victimes Suisse et le Centre de compétence national « Vieillesse sans violence » ont mené une campagne commune afin d’encourager les personnes concernées et leurs proches à parler de ce sujet et à demander de l’aide. Par ailleurs, l’Institut et Haute École de la Santé La Source (HES-SO), le senior-lab et le centre de compétences national « Vieillesse sans violence » ont lancé en novembre 2023, avec le soutien de la PSC et de l’Aide aux victimes Suisse, une campagne sur la violence dans les relations de couple chez les personnes âgées.