Brigitte Bächtold, vit avec un handicap de la vue.
Alterner mouvements et détente et tester de nouvelles activités avec un handicap de la vue. Brigitte Bächtold nous donne un aperçu de son quotidien.
Reporter sans barrières : Mirjam Münger
Pour Brigitte Bächtold, l’autodétermination implique qu’elle puisse dire « oui », mais aussi « non », et que cela soit respecté. Ainsi, à la gare, on lui demande régulièrement si elle a besoin d’aide. Si elle refuse gentiment parce qu’elle attend quelqu’un ou qu’elle veut faire quelque chose toute seule, certaines personnes sont irritées ou même offensées. « Il arrive que je sois contente de cette offre », assure Mme Bächtold, mais elle estime qu’il est tout aussi important que son refus soit simplement accepté.
En tant que non-voyants, nous devons sans cesse faire notre coming out et nous justifier.
Elle l’illustre par un exemple : lors d’un week-end de canoë organisé par l’Union des aveugles, elle a découvert le plaisir que lui procurait la pratique du canoë. Par la suite, elle a contacté un club de canoë à Zurich, qui a exigé qu’elle explique pourquoi elle souhaite pratiquer du canoë en tant que non-voyante.
La réaction de l’école de danse, cependant, a fait plaisir à Mme Bächtold. Lorsqu’elle l’a contactée et informée qu’elle était non-voyante, l’enseignante lui a répondu que cette information n’était pas nécessaire pour elle. Elle exerce sa passion pour la danse depuis plus de trois ans.
Pour moi, la véritable inclusion serait que nous puissions nous inscrire pour participer comme les autres et que la vue ne joue aucun rôle.
Les romans policiers et historiques comptent parmi les genres préférés de Brigitte Bächtold. « Parfois, je lis aussi des thrillers psychologiques, mais seulement sans scènes trop sanglantes », ajoute-t-elle. Elle lit en braille. « Lorsque je rente du travail, la première chose que je fais, c’est souvent lire. »
Âgée de 59 ans et de grande taille, elle vit à Zurich et aime faire des promenades et des randonnées, toujours accompagnée par son chien Kaito. Une fois par semaine, elle et son partenaire de danse se rejoignent au cours.
Toujours en mouvement, Brigitte Bächtold enseigne le braille à la Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA). Elle soutient les adultes qui risquent de devenir aveugles et souhaitent apprendre à lire le braille.
Dans son quotidien, Mme Bächtold s’engage pour ne pas être réduite à sa non-voyance. Une fois, lorsqu’elle était en train de faire les courses, elle a entendu une vendeuse dire à sa collègue : « L’aveugle est là ! » Elle a alors appelé la personne responsable de la filiale et lui a signalé qu’elle ne souhaitait pas être qualifiée ainsi, car le fait d’être non-voyante ne reflète qu’une partie de sa vie. « Il est vrai que j’ai peut-être besoin d’assistance et que je ne passe pas inaperçue avec mon chien », explique Madame Bächtold.
Je souhaite être vue comme n’importe qui d’autre.