Sarah Egli, vit avec l’autisme

Sarah Egli, bâloise, 37 ans, est assistante socio-éducative pour les personnes en situation de handicap. Aujourd’hui, elle est avant tout artiste.

Poétesse, elle présente ses textes dans toute la Suisse.

 

Reporter sans barrières : Nathalie Anderegg 

Titelbild - Sarah Egli
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En cas de surcharge sensorielle, je recours à des outils et des techniques spécifiques, par exemple avec une balle anti-stress.

Selon Sarah Egli, les autistes se heurtent à beaucoup de malentendus au contact des autres gens :

« Nous autres, autistes, avons besoin d’une communication directe et limpide, car nous prenons tout au pied de la lettre et ne savons pas lire entre les lignes. »

Sarah Egli trouve particulièrement difficiles les rassemblements avec beaucoup de monde, dans un espace étroit, pendant des heures. Toutefois, cela ne l’empêche pas de se rendre à des concerts et d’être un membre actif du PS. Elle connaît ses besoins : « J’ai appris à m’accorder des temps de repos. Lorsque je me rends à un concert ou à une réunion politique, j’ai besoin de passer le jour d’avant et d’après dans la solitude et le calme. »

Dans son monde idéal, les lieux de travail auraient par exemple une salle de repos spéciale, une sorte de cocon dans lequel la lumière agressive, les écrans, les téléphones portables, les bruits, les va-et-vient, les discussions et toute autre stimulation seraient bannis.

Pour les rendez-vous avec les autorités, la possibilité d’un échange par voie électronique lui est d’une grande aide. Elle souhaite que les organisations défendant les intérêts des personnes autistes intègrent des personnes directement concernées au sein de leur direction. Comme beaucoup de personnes en situation de handicap, Sarah Egli a cette revendication : 

Ne parlez pas de nous, mais parlez avec nous ! 

Ses difficultés ont commencé dès sa plus tendre enfance et l’ont amenée à suivre un traitement psychothérapeutique.

« Durant mon odyssée de plusieurs années en psychiatrie, j’ai récolté tout un éventail de diagnostics jusqu’à ce que celui de l’autisme soit posé il y a deux ans », explique-t-elle.

Jusqu’à récemment, les femmes étaient bien moins souvent reconnues autistes que les hommes, concède-t-elle, avant de préciser que la situation a changé. Elle est contente de disposer enfin d’un diagnostic expliquant les difficultés qu’elle éprouve vis-à-vis d’elle-même et de son entourage.

La principale difficulté à laquelle elle est confrontée en raison de son autisme est l’absence de filtres. Lumière, bruit, odeur, tout déferle sur elle avec intensité : 

Je n’ai pas non plus de filtres dans mes raisonnements, étant donné qu’à ce niveau toutes les portes sont toujours ouvertes. Cela me rend très créative, mais c’est gênant dans la vie quotidienne.

Son monde tourne autour de la littérature. Elle a écrit ses premiers poèmes à 12 ans. Depuis 2017, elle publie ses œuvres  chez ProLyrica, le portail en ligne de la Société lyrique suisse. Actuellement, elle écrit son prochain livre, qui réunit des textes autobiographiques en prose et des poèmes, pour le projet culturel EDITION UNIK.

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